Manie de tout vérifier
C’est le deuxième TOC le plus fréquent après le TOC de lavage.
Dans ce TOC, vous êtes obsédé par l’impression d’avoir fait une erreur ou oublié quelque chose qui pourrait entrainer une catastrophe et donc vous vérifiez sans cesse.
C’est un TOC donc ça dure des heures.
Vous vérifiez que la porte et les fenêtres sont bien fermées. Vous vérifier que les robinets, les lampes, le four, les plaques électriques, le gaz sont fermés aussi.
Et vous ne vérifier pas qu’une fois, vous vérifiez aussi la vérification et la vérification de la vérification et encore une fois.
En fait, il vous faut vérifier sans relâche jusqu’à arriver à être certain que c’est fermé.
Vous allez donc aussi répéter à haute voix que c’est fermé en même temps que vous le faites. Vous allez rester immobile pendant un looooong moment pour vous graver sur la rétine que c’est fermé. Vous allez ouvrir et fermer pour être sur. Vous allez fermer de toutes vos forces. D’ailleurs, vous avez cassé tous les robinets et les poignées de porte (sauf le robinet du gaz, c’est le seul que vous ne forcez pas)
Vous pouvez aussi vérifier les portières de la voiture, et le frein à main et la fermeture automatique.
Vous pouvez vérifier aussi ce que vous avez écrit, de peur d’envoyer un mail ou un courrier avec des erreurs (ou pire des injures) et vous vérifier que la lettre est bien dans l’enveloppe.
Etc, etc.. Ça n’est limité que par votre imagination.
Une maladie fréquente
Il s’agit d’une maladie fréquente touchant entre 2 et 3 personnes sur 100. Il débute vers 10 ou 12 ans et dans l’immense majorité des cas avant l’âge de 25 ans. On estime que si après 3 ans, vous n’avez pas trouvé la solution tout seul, vous aurez besoin d’aide, car vous ne la trouverez pas et dans ce cas rien ne viendra arrêter vos compulsions qui pourront se développer jusqu’à devenir extrêmement handicapantes.
Il est quand même intéressant de venir consulter même si cela fait moins de 3 ans que vous avez un TOC. Un comportementaliste pourra vous donnez tout de suite la solution et vous éviter les pièges et les difficultés
TOC et hérédité
le TOC peut être familial, cela correspond à 30% des patients obsessionnels vus en consultations spécialisées et dans ce cas, on retrouve des personnes ayant des TOC plus ou moins graves à chaque génération.
Mais il ne s’agit pas du même TOC : le grand-père maternel peut être un vérificateur, la mère une laveuse et le fils adolescent à des obsessions de malheur et une arithmomanie.
Ce n’est donc pas un apprentissage qui se transmet de manière culturelle dans la famille. C’est la capacité à developper un TOC, quelqu’il soit, qui se transmet.
le TOC est une maladie neuro-psychiatique. L’expression comportementale et émotionnelle d’un dysfonctionnement neurologique.
TOC et traitements
Les TOC se traitent bien. La thérapie comportementale est le traitement de référence dans le monde entier, et elle est en général suffisante pour des TOC qui vous font perdre moins de 4 à 5H par jours.
La thérapie comportementale va permettre un renforcement du fonctionnement de la zone cérébrale qui soit ne contrôle pas assez celle qui dysfonctionne, soit ne fait pas elle même son travail.
Au dela, il est habituellement nécessaire d’ajouter un traitement dont le but est d’affaiblir suffisamment le TOC, afin de pouvoir faire les exercices de thérapie comportementale.
Dans certains cas, le traitement seul entraine la suppression complète du TOC, cependant, les médicaments ne vous apprennent rien et la rechute est systématique à l’arrêt du traitement.
Les traitements du TOC ont un effet atténuateur ou suspensif sur le TOC mais pas d’effet curatif. Cependant, cet effet fait une énorme différence si vous êtes submergée par les compulsions et ne pouvez pas faire les exercices de thérapie comportementale ou si vous avancez trop lentement.
Enfin dans certains cas, il n’y a pas d’autres solutions que les traitement médicamenteux soit du fait de particularité du TOC qui rendent la thérapie comportementale trop difficile. Soit parce qu’il n’y pas de thérapeute formée à la TCC des TOC autour de vous.
Dans les cas gravissimes et résistants à tous les traitements, il existe maintenant des techniques chirurgicales de stimulation profonde qui viennent « bloquer » la zone du cerveau responsable ou cruciale pour le TOC.