Qui suis je
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Je suis médecin psychiatre. J’ai découvert le traitement des troubles anxieux dans les années 1980 lorsque j’étais étudiant et que leur classification a été entièrement revue.
Cette nouvelle classification témoignait d’une révolution dans la compréhension de l’anxiété pathologique et a bouleversé son traitement.
C’est aussi à cette époque que sont sorties les premières études venant valider l’efficacité de divers traitements médicamenteux, dont une certaine classe d’antidépresseurs, mais aussi celle de la thérapie comportementale et que successivement nous avons compris comment traiter et guérir :
- Le trouble panique
- Les phobies dont la phobie sociale
- Puis les TOC
- Puis le syndrome post-traumatique
Plus tard, les études de comparaison montreront que les résultats de la thérapie comportementale sont plus solides que ceux obtenus par les traitements médicamenteux et sans commune mesure avec ceux des autres techniques thérapeutiques dans ce domaine.
Encore un peu plus tard dans les années 2000, les études d’imagerie montreront que la thérapie comportementale permet de modifier le fonctionnement cérébral en profondeur et de restituer un fonctionnement normal à quasi-normal dans le cas des phobies et des TOCs.
Nous savons maintenant que c’est plus sophistiqué et qu’en particulier au niveau de l’hippocampe (qui est la partie du cerveau qui fixe les souvenirs) la phobie reste inscrite.
En effet, le cerveau est conçu pour être modifié par l’environnement et garder l’empreinte de ces modifications, c’est sa fonction.
Mais la thérapie comportementale permet de développer des capacités d’inhibition et de rendre inactive cette empreinte.
L’ensemble de techniques utilisées et les modification des réseaux neuronaux qu’elles entrainent : c’est l’apprentissage. La thérapie comportementale c’est simplement l’application scientifique des mécanismes de l’apprentissage aux problèmes psychiatriques.
Apprendre modifie la structure du cerveaux. Toujours.
Vous avez appris à être phobique ou obsessionnel, la thérapie va vous apprendre à changer ça.
Durant cette époque riche en découvertes et révolutions, je me formais et je travaillais dans des unités hospitalières ou universitaires spécialisées dans le traitement des troubles anxieux et développées par des pionners du traitement de l’anxiété et de la thérapie comportementale en France comme Ivan Note à Marseille ou Jean Cottraux à Lyon.
J’assistais ou participais au développement de ces nouvelles connaissances et pratiques et j’étais en première ligne pour acquérir ce nouveau savoir-faire au contact des pionniers.
J’ai depuis continué à appliquer et à développer ce que j’ai appris dans le domaine de l’anxiété pathologique.
Simultanément, je découvrais l’hypnose.
D’abord par hasard. Je me suis rendu compte que lorsque je les interrogeais, certains patients perdaient le fil de l’entretien et restaient immobiles, silencieux, le regard perdu dans le vague et que je devais « casser » quelque-chose pour les faire revenir à la discussion.
En lisant l’encyclopédie médicale, je découvrais l’existence de l’hypnose et apprenais qu’involontairement je mettais les patients en transe..
L’hypnose, que jusque-là, je rangeais avec les amulettes et les horoscopes, était en fait une technique médicale qui accumulaient 250 ans de témoignages et de cas cliniques, certes pas selon les standards de la science actuelle. Les cas cliniques, sont considérés comme le niveau de preuve le plus bas. Le plus haut étant constitué par les études sur de grands nombres de patients en double aveugles (ni le médecin, ni le patient ne savent quel est le traitement utilisé), voire les meta-analyses de ces études (c’est à dire, le regroupement et l’analyse d’un grand groupe d’études de qualité, portant sur le même domaine) mais les cas cliniques ne sont pas dénués de valeur.
Par ailleurs l’hypnose a été pratiquée assidument pas les plus grands médecins et cliniciens de la fin et du début du 20° siecle. Ceux la même qui ont créé toutes les catégories et tout le vocabulaire de la psychiatrie que nous utilisons aujourd’hui. Ceux précisément dont les connaissances et les conceptions ont permis l’apparition des nouvelles classifications.
L’histoire est un éternel recommencement !
Depuis des études cliniques à la méthodologie moderne et des meta-analyses, sont venues prouver l’efficacité de l’hypnose dans le traitement de la douleur en particulier mais aussi dans d’autres pathologies.
Au niveau scientifique, Les instruments actuels permettent de commencer à imaginer, peut être, ce que fait l’hypnose sur le fonctionnement du cerveau.
Cependant, les connaissances sur la conscience sont encore trop parcellaires pour avoir une réelle compréhension de l’hypnose. Ceci dit, la preuve de son efficacité dans des domaines choisis pour pouvoir être évaluables a été faite.
A cette époque, l’hypnose n’avait pas l’ampleur ni la reconnaissance dont elle bénéficie de nos jours. Absente des hôpitaux, on ne trouvait que les livres de Leon Chertok, qui était bien seul à maintenir la tradition clinique française (l’origine et le creuset de l’hypnose pourtant) et la seule représentation publique de l’hypnose, était Dominique Webb qui pratiquait la fascination, de ses yeux exorbités.
L’hypnose ericksonienne venait d’être introduite en France par Jean Godain sous le nom de « nouvelle hypnose » et c’est avec lui, à l’institut Milton Erickson de Paris que je me suis formé.
Avec cette formation, un attelage très bizarre pour l’époque, j’ai fait mon internat passant de services en services et d’hôpital en hôpital. Continuant à prendre en charge ici et là, les patients souffrant de troubles anxieux invalidants qui était souvent laissés en déshérence ou traitant des troubles anxieux associés à d’autres pathologies comme la schizophrénie.
Nous savons maintenant que presque 20% des patients atteints de schizophrénie ont des TOC et que ceux ci, ne sont pas sensibles aux traitements neuroleptiques, et peuvent même être aggraves par certains d’entre eux. J’ai dû publier, ce qui je crois, reste le seul article sur les traitement d’un TOC par thérapie comportementale chez un patient schizophrène : encore un cas clinique.
Mais aussi découvrant de nouvelles pathologies comme le syndrome de Gilles de la Tourette sur lequel j’ai fait mon mémoire de psychiatrie.
Au total, une formation originale développée à la suite de rencontres fortes avec des patients et des médecins au cours d’une période riche en découvertes qui finalement m’ont amené à ouvrir un cabinet spécialisé dans le traitement des troubles anxieux et à être toujours passionné par ce que je fais 20 ans après.